Et voilà. Je suis rentrée chez moi. Mon petit nid m'a paru bien petit au début. Je n'avais plus cette liberté que j'ai ressentie quand j'étais à Bologne. J'étais tout le temps dehors alors me retrouver entre quatre murs ça fait un peu bisard. Aussi retourner chez papa maman n'est pas chose facile, je faisais bonne figure les deux premiers jours mais là je n'ai qu'une envie c'est de repartir en voyage. Je prépare mon prochain voyage : le canada. Pleins de projets se sont développés au cours de ces derniers mois : être bénévole aux restos du coeur, étudier au canada pour 1 an, essayer de sortir dans paris le plus possible, voyager, voyager et encore voyager. Je suis aussi retournée dans ma faculté car j'avais un examen à passer, j'y ai revu quelques personnes qui ont quand même quelques projets aussi. Certains ont des projets professionnels, d'autres décident de déménager. Loïc revend l'appartement de sa maman et s'en achète un autre à Montreuil ou Vincenne. J'ai revu Thomas, parti étudier un an à Los Angeles. Et bien il en revient dégouté des Etats-Unis, il n'a pas aimé la mentalité, trouvant qu'il était impossible d'approfondir la discussion au délà de : salut, ca va? 

En ce qui concerne ma famille, mes parents se retrouvent tout seul à la maison. Mes grandes soeurs se sont installées avec leur copain respectifs, ma petite soeur aussi est partie avec son copain mais n'a pas réussi à décrocher son baccalauréat professionnel, j'espère qu'elle fera un peu d'étude malgré tout.

Pour parler un peu de la fin du séjour d'étude à Bologne, nous nous sommes installés dans un joli appartement avec Alex. Nicolas qui venait du Chili et avec qui Alex est partit à Naples et au Maroc, nous a gentiment laissé les clefs de son appartement. On a vraiment été heureux tous les deux dans cet appartement, quand j'y pense je me dis qu'on pourrait être vraiment heureux tous les deux à Montréal. Il faut juste que je règle les questions administratives et que je sois patiente jusqu'à janvier minimum. Pour parler des études j'ai validé qu'une matière sur cinq (chuuut n'allez rien dire à mon professeur principal!) mais rien n'est encore fixé, j'ai deux dossiers à envoyer afin de valider deux matières supplémentaire et j'attend le résultat d'un de mes examens. Alors rien n'est perdu ! J'espère passer en troisième année de licence à l'université de Créteil car sinon ça serait plus compliqué pour partir au canada. Je me demande aussi sil est sage que je m'endette pour partir étudier à Montréal. Et si ça rompait avec Alex, où est ce que je vivrais? Et si je rate mes études là ba, comment je fais pour financer une année de plus ...? Il paraît qu'il ne faut pas se poser ce genre de question et qu'il faut foncer. Je n'ose même plus parler avec ma famille car ils me mettent toujours des batons dans les roues. Je sais qu'il faut avoir les pieds sur terre parfois mais je pense qu'il faut aussi vivre ses rêves et pas rêver sa vie ! 

Je vais déjà avoir un peu d'argent en travaillant en Juillet et Aout au ministère de l'agriculture (Merci papa ! ). Je commence doucement à reprendre mes marques chez moi, surtout retrouver son lit et son intimité ca fait pas mal de bien ! Le plus dur cest juste de devoir faire la discussion avec mes parents, tout se bouscule dans ma tête et devoir répondre à des questions très formelle du style : quand est ta rentrée universitaire? Combien de matière as tu encore à valider ...? n'est pas chose agréable quand on ne connait pas soi même les réponses.

Alex vient à Paris Jeudi pour 6 jours. J'espère qu'on va vivre ça à fond. J'aimerais tellement le suivre tout de suite à Montréal, pourquoi ca n'est pas si facile ..? Et si lui venait à Paris ? J'ai peur de faire des choix que je pourrais regretter ensuite. Je suis peut être trop jeune pour ce genre de décision. Mais rien ne m'attend à Paris, mes amis ont leurs projets personnels, ma famille à sa routine et moi je tourne en rond entre mes quatres murs.

Objectifs 2013-2014: être admise à l'université de montréal, demander un prêt étudiant,  trouver un job, continuer un semestre en plus ici. 

Objectifs à court terme : travailler au ministère, profiter de chaque jours et laisser le temps faire les choses en provoquant un peu les choses.

Les doutes sont partis, la peur de s'attacher aussi. Je recommence à avoir des projets pour moi, à ne pas avoir peur de rentrer à Paris. On me répère constamment que Paris est la plus belle ville du monde. S'ils le disent alors .... Je n'ai qu'une envie dans ma tête: partir à l'autre bout du monde avec Al. Mais je sais bien que c'est typiquement erasmus, on rencontre quelqu'un qui nous aime dans un endroit inconnu, on vit des choses et puis on rêve à deux. Mais la vérité est-elle ailleurs? Va-t-on s'oublier et le temps va t-il effacer nos rêves? Va t-on se revoir et vivre des choses comme on se l'était promis ? Va t-on reprendre notre vie d'avant, notre chemin tout tracé et abandonner ? Je vais tout faire pour aller à Montréal, ville du hockey, du poutine, du magazinage et tous ces préjugés qu'Al a pourtant confirmé... Mais quand je vois les photos, la ville à l'air si grande et si froide. Moi qui aime le soleil et les lieux chaleureux, comment vais-je m'adapter? Sert-il de me battre pour arriver à aller là ba et finalement ne pas me sentir chez moi ?

Je préfère ne pas y penser, il me reste 1 mois voir 2 à Bologne. J'avais autant de doute avant de partir en Italie. Je me demandais à quoi pouvait bien ressembler cette ville et puis finalement je me suis laissée prendre au jeu. Le jeu de rêver à une société meilleure, de refaire le monde Piazza Verdi en buvant des bieres et en mangeant une Margharita cuite au four par Marco le pizzaiolo. Et puis ces arcades, avec ses lumières douces, ses mosaïques aux nombres de faïences indéfinissable, ses églises à chaque coin de rue et puis, ses italiens ... Brun, ouvert sur autrui, prêt à t'aider mais n'aime pas que tu l'envahisse. L'italie, avec sa philosophie, sa culture. J'ai appris la culture qui me manquait, l'histoire de l'europe, le berceau de notre civilisation et du catholicisme, ma religion. Encore 2 mois, qu'est ce que je vais pouvoir apprendre encore? Y'a til des choses à apprendre des Erasmus, d'Al et de l'Italie? Suis je en train de me renfermer sur moi même car j'ai peur de souffrir quand on va devoir se quitter? A quoi ca sert de créer des liens si fort si c'est pour les rompres d'ici peu ? Notre corps a til besoin de tant de changement? Devient on plus fort de ces expériences ou aigri de découvrir le vrai monde, la réalité qui n'est pas aussi rose que celle qu'on s'imaginait.

Dois je rentrer et repenser le monde comme je le faisais ou bien dois je accepter ce que je découvre et remodeler ma vision du monde? J'espère que la terre a 1000 trésors cachés et 1000 et 1 facettes. 

Demain toute la famille vient en Italie. Le rêve de ma mère va enfin se réaliser: visiter Venise. Elle m'en parlait avec des étoiles dans les yeux, elle regardait les photos en se disant que jamais elle n'y arriverait. Je suis fier de ma famille, toujours prêt à affronter la difficulté. Le travail ? Et alors. Les connards? Et alors. Une chose est sur, je pourrais toujours compter sur eux. 

Qu'est ce que je fais en Italie, pourquoi bologne, et si j'avais choisi la Pologne ou la Norvège? Rien n'aurait été pareil.

J'ai appris tellement de chose sur mes rapports aux autres et sur moi-même. Je commence enfin à savoir quelle vie je veux avoir mais il y'a encore beaucoup de questions auxquelles je n'ai pas trouvé de réponse. Maintenant que j'y pense, je doute encore plus sur mon avenir, sur qui je suis et qui j'ai envie d'être. Au cours des mois passés ici, et il n'yen a eu que trois, ce sont avant tous les personnes que j'ai rencontré qui m'ont changés. Les autres nous transforment et on évolue. Bien sur on ne doit pas accepter comme vrai tout ce que l'on nous dit. Mais évidemment nous faisons connaissance de personne qui vont bouleverser notre vie. Et puis quand on découvre une nouvelle culture avec son histoire propre, on est comme absorbé par tout ce que l'on a à découvrir du monde. Soit on se laisse embarquer, soit on refuse d'accepter que le monde est différent de nous. Le premier cas est beaucoup plus léger et agréable. Ne pas accepter la différence, c'est ne pas accepter le monde dans lequel on vit. C'est penser que nous sommes meilleurs que les autres et qu'ils n'ont rien à nous apporter. Accepter de se laisser embarquer c'est mettre ses doutes de côtés, le temps de comprendre les autres, de comprendre leur philosophie de vie. Et puis quand on commence à assimiler le nouveau monde dans lequel on est, toutes les questions que nous avions laissé de côté reviennent. Certaines questions ont trouvé des réponses et d'autres non. 

Je dirais alors qu'il faut laisser le temps et ne pas forcer les choses. Un jour, sans même que je m'en rende compte, mes questions auront trouvé leur réponse et laisseront place à de nouvelles interrogations. Faut-il alors ne jamais douter sur son avenir, sur ce que l'on a envie d'être? Faudrait-il simplement se laisser vivre et attrapper les opportunités quand elles se présente ? Faut-il suivre le chemin que l'on nous trace pour nous ou est-il préfèrable de créer son chemin petit à petit? Seule notre expérience peut répondre à ces questions.

 Ce jeudi 25 avril, toute l'italie s'est arrêté de travailler pour rendre hommages aux partisants qui ont libéré l'italie des forces fascistes occupant le territoire dans les années 1940. La tradition est de prendre possession des montagnes et d'y pique-niquer toute la journée. 

 Nos sac remplis de bières, de pommes et d'un peu d'eau nous sommes partis à la conquête des montagnes italiennes sans savoir vraiment ce qui nous attendait ...

Une chose est sûr, je ne t'oublierais jamais. 

 Première rencontre avec les étudiants participant au programme Erasmus. L'association étudiante ESN de Bologne propose durant les premières semaines des sorties en ville afin que les étudiants fassent connaissance. Sur la photo on peut voir Camille, Julien à droite qui viennent de belgique Eva (ma colocataire hollandaise) et Roel qui viennent de Hollande.

 On continue la soirée en mangeant une bonne pizza italienne préparée par un bon pizzaiolo 

 La soirée se termine au Lord lister, un bar où les erasmus bénéficient de prix spéciaux le lundi soir sur la consommation d'alcool. On peut voir Sophie et Rachel, mes voisines venues d'Australie.

 De gauche à droite:  Roel, Camille, Julien, Abassin 

 Eline et Eva, deux hollandaises

 Départ pour l'italie. Je laisse derrière moi amis et famille et je ne sais pas où je vais, ce qui m'attend, qui je vais rencontrer.

 Arrivée à Bologne, rencontre avec ma futur colocataire. Rencontre à l'improviste, je l'ai entendu parler en français et je lui ai demandé si elle aussi allait à la résidence étudiante. Coincidence, elle devienda ma colocataire de chambre.

Première impression de Bologne : avec les valises, le système de bus paraît hyper compliqué. Avec Mylène nous avons marché deux heures avant de trouver le bon arrêt de bus, les débuts à Bologne vont être difficile pour trouver le bon bus et la bonne rue. A première vue la ville paraît un peu sale et très bruyante. Beaucoup de fil électrique. On se laisse quand même charmer par l'architecture typiquement italienne: les arches et les mosaïques sont au premier coup d'oeil superbes.

Arrivé à la résidence étudiante. C'est ici que je vais vivre pendant 5 mois. On peut voir une manifestation d'islamiste sur la photo. L'appartement est spacieux, nous avons deux toilettes, une salle de bain et 3 chambres. J'ai trois colocataires française et une colocataire hollandaise.